Port-au-Prince, 23 mai 2025 – L’Organisation des Nations unies (ONU) a exprimé mardi sa « profonde inquiétude » face à l’expulsion quotidienne de femmes enceintes et allaitantes de la République dominicaine vers Haïti, dénonçant une violation des normes internationales.

Dans un communiqué, l’équipe humanitaire de l’ONU en Haïti a déclaré que depuis le 22 avril, environ 15 femmes enceintes et 15 femmes allaitantes sont renvoyées chaque jour par deux points frontaliers. Ces expulsions interviennent alors qu’Haïti est en proie à une grave crise sécuritaire, marquée par la violence des gangs et une forte instabilité politique.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) collabore avec les autorités haïtiennes pour venir en aide à ces femmes vulnérables. Selon l’OIM, près de 20 000 personnes ont été expulsées vers Haïti en avril – un record sur un mois – dont un nombre croissant de femmes dans des situations à risque.

La coordinatrice humanitaire de l’ONU pour Haïti, Ulrika Richardson, appelle au respect des engagements internationaux de protection des populations vulnérables. Elle s’inquiète des atteintes aux droits humains, en particulier lorsque ces expulsions concernent des femmes enceintes ou de jeunes mères.

Le président dominicain Luis Abinader a intensifié sa politique de lutte contre l’immigration haïtienne. Depuis le 21 avril, les étrangers doivent présenter leurs papiers dans les hôpitaux du pays, sous peine d’expulsion immédiate, même après avoir reçu des soins médicaux.