Le nouveau pape bouscule le Vatican sur la guerre en Ukraine
Dès son premier discours, Léon XIV envoie un signal fort. Ce dimanche 11 mai, le pape américain rompt clairement avec la ligne ambiguë de son prédécesseur François sur le conflit ukrainien. Finis les appels au "drapeau blanc" et les comparaisons équivoques entre agresseur et agressé. Place maintenant à une exigence de "paix juste et durable", une formule qui épouse sans détour la position de Kiev et de ses alliés européens.
L'homme n'est pas un novice sur le dossier. Bien avant son élection le 8 mai dernier, le cardinal Robert Prevost - son nom d'avant - avait qualifié sans ambages l'invasion russe de "crime contre l'humanité". Aujourd'hui, depuis le balcon de Saint-Pierre, il réclame la libération des prisonniers et le retour des enfants déportés, des mots qui sonnent comme une condamnation voilée des exactions russes.
Un positionnement qui tombe à pic alors que Poutine tente une nouvelle manœuvre, proposant soudain des négociations "sans conditions" pour le 15 mai à Istanbul. Entre les lignes, Léon XIV semble dire à l'Ukraine de ne pas céder aux pressions, alors que l'administration Trump pousse Kiev vers une paix au rabais.
Le Vatican vient peut-être de tourner une page. Après les années François marquées par un pacifisme parfois déroutant, Léon XIV impose un nouveau ton, plus ferme, plus engagé. Un virage qui pourrait peser dans les semaines cruciales à venir, alors que le sort de l'Ukraine se joue sur les champs de bataille comme dans les chancelleries. Reste à voir maintenant comment ce positionnement se traduira en actes concrets.
Une chose est sûre : le nouveau pape a choisi son camp. Et ce n'est pas celui du Kremlin.

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