Travailleurs haïtiens : 87 000 permis en attente en RD
La République dominicaine examine actuellement plus de 87 000 demandes de permis de travail destinées à des travailleurs haïtiens évoluant dans le secteur de la construction. Cette initiative intervient dans un contexte de durcissement de la politique migratoire et vise à encadrer une main-d’œuvre étrangère déjà très présente sur les chantiers, souvent en situation irrégulière.
Selon Annerys Meléndez, présidente de l’Association dominicaine des constructeurs et promoteurs de logements (Acoprovi), près de 20 % des 435 000 employés du secteur seraient des migrants sans papiers, principalement haïtiens. Elle soutient que ces travailleurs peuvent être régularisés sans avoir à modifier la législation actuelle sur l’immigration, grâce à l’octroi de permis spéciaux ou de visas de travail.
Cette mesure répond à une réalité économique : les Dominicains sont de moins en moins nombreux à accepter les emplois de base dans la construction. La régularisation des migrants haïtiens permettrait non seulement de combler la pénurie de main-d'œuvre, mais aussi de lutter contre l'exploitation et de garantir les droits fondamentaux des travailleurs.
Toutefois, le projet suscite des débats en République dominicaine. Certains craignent une pression accrue sur le marché du travail, tandis que d’autres y voient une opportunité de mieux encadrer le secteur informel et de favoriser l’intégration socioéconomique des migrants.
Le gouvernement prévoit par ailleurs de renforcer les contrôles frontaliers et de mettre en place des programmes de formation professionnelle pour les travailleurs étrangers. Cette initiative, bien qu'encore en phase de traitement, pourrait marquer un tournant vers une politique migratoire plus humaine et structurée dans le pays.

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